Je trouve, surtout en ce moment, l’univers du trail un peu trop sérieux. Esprit trail ou pas, ce qui nous manque quelques fois c’est du fun, de la tête froide, bref des trucs qui nous rappellent que l’on court pour le plaisir avant tout. Et il n’y a pas de plaisir sans fun. Heureusement, certains trailers sont là pour nous y aider.
Que vous lisiez ou non le blog BD “Des bosses et des Bulles” (DBDB pour les intimes), que vous connaissiez ou non son auteur Matthieu Forichon… le papa de René-Charles (le personnage de DBDB) se livre nu de la casquette aux S-Lab, en passant par le cuissard et le Tuc de ravito, à vous, très chers lecteurs…

Salut Matthieu. 1ère question cash, un peu comme une cote sèche au premier kilomètre d’un trail: si tu devais présenter DBDB à des runners qui ne font pas de trail mais aussi à des trailers… Tout ça en quelques mots, avec TES mots, sur un pied et un crayon dans la bouche (pour les deux derniers, je t’en dispense…). Vends nous DBDB!
Pour les runners qui ne font pas de trail, DBDB est blog qui aborde la randonnée en moyenne et haute montagne en utilisant les codes humoristiques du dessin.
Pour les traileurs,DBDB est un blog qui aborde la course de montagne, l’ultra-trail, le sky running, le Kilomètre vertical, le fast hiking,… en utilisant le codes humoristiques du dessin.

Tu as l’air d’être toujours à l’affût d’une news ou d’un sujet sur le trail? Un peu comme un reporter du “Canard Enchainé” derrière l’ Elysée… Comment décides tu de tes dessins? Comment viennent tes idées?
De ma tête mais pas que. J’ai souvent besoin d’être en mouvement pour digérer (mon repas oui mais aussi) les informations que je glane de partout. Je suis boulimique d’informations, j’aime chercher et j’aime trouver. Tel Bilbo dans l’antre du dragon Smaug, je m’efforce chaque jour de chercher parmi la mine de tweets, d’articles, de timeline FB celle qui me fera esquisser le commencement d’un sourire. Et je regarde tout : blog perso, blog élite, mag de trail, web, flyer de course, dotations, évènements, profil FB, amis d’amis de coureurs sous FB. Je suis à l’actualité trail ce que le tapir est à la fourmilière.
Une fois que j’ai l’idée, je la laisse mûrir un peu dans ma tête, le temps d’un café ou d’une sortie. Ces dernières sont importantes. Quand je cours, les idées prennent forme, les dessins naissent dans ma tête agrémentés des paysages, urbains ou de campagne – je ne suis pas sectaire sur ce que je parcours. Une fois que le dessin est dans la tête, il y reste.
Ensuite, je crayonne sur un gros bloc de feuilles pour donner vie à mon idée. Puis c’est la mise au propre classique : scan, encrage, mise en couleur et diffusion ou pas. Car il m’arrive de ne pas mettre certains dessins que je trouve faciles ou méchants. Je ne suis pas méchant et je ne suis pas facile.

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Tu me disais que DBDB te prenait pas mal de temps… Comment le vis-tu? Comment arrives-tu à cumuler toutes tes activités? En rêve tu? Consultes-tu un spécialiste pour ça? As-tu le réflexe de dire “René-Charles” pour te présenter? Allongez-vous, (Déshabillez vous) et racontez moi votre enfance”
DBDB me prend pas mal de temps et ce, tous les jours, car même si je ne dessine pas, je cogite. Il faut avoir des coups d’avance pour ne pas se dire « il faut à tout prix trouver une idée pour aujourd’hui ». Je continue de rappeler que ce n’est pas mon activité principale loin de là. Je le vis bien même si parfois je préférerais ne pas avoir à tout le temps réfléchir et me laisser vivre tranquillement. Mais bon tant que cela me plaît je continue. Quand j’en aurais marre, fais le tour et que je n’aurais plus d’idées, j’arrêterai.  Les journées passent très très vite : famille, boulot, DBDB, entrainements, en une journée et il ne reste plus rien. Mais j’ai l’impression que ça va. Je garde les pieds sur terre et reste lucide. Je n’ai pas l’impression que DBDB me perturbe plus que ça. Et puis si j’ai un coup de moins bien, je peux compter sur mon ami René-Charles pour en parler. Il sait être à l’écoute même si je le trouve parfois un peu caricatural dans ses conseils.

Ton boulot c’est de dessiner, de créer des illustrations pour des marques. En gros, tu es payé à faire des gribouillages! Chacun son métier, mais bon, pourquoi pas… Au final, n’as-tu pas les mêmes demandes pour DBDB avec des marques? Comment fais-tu pour prendre du recul? C’est ton leitmotiv?
J’ai le plus beau métier du monde : je fais des images. On m’envoie des mots, des idées et des envies, à moi d’en faire des images. Mes illustrations sont loin de l’univers DBDB et inversement. Je ne veux pas tout mélanger. DBDB doit rester libre de toute contraintes exceptées celles que je décide de me donner. Moi et moi seul. J’ai pas mal de demandes pour DBDB et je profite de l’espace que tu me donnes pour redire que je ne veux pas et ne peux pas répondre à toutes les demandes même si évidemment toutes me font chaud au coeur. Parfois il y a des demandes très alléchantes mais je connais ce métier et ne veux pas à l’heure actuelle bosser en exclu avec des marques. Par contre je ne m’interdis pas de faire des coups pour le fun avec elles. Il faut que je ça me fasse vibrer. Tout ce que j’ai fait actuellement avec Sylvain Bazin, Stéphane Brogniart, Jacques Guido et le SMON (Saône Mont D’Or Nature), les trailers des Monts d’Or, Caro et Arnaud des Cabornis, c’est parce que le(leur) projet me plaisait. Par amitié. Il en faut bordel de l’amitié dans cette discipline, merde. Et de la tenue aussi.
Maintenant si le prix du matos augmente (et j’aime le matos) je crains de devoir sacrifier René-Charles à la première marque de PQ compressif biologique pour trailers, histoire de pouvoir continuer d’assouvir mes besoins 🙂 Mais nous n’en sommes pas là!

2012-06-29

Bon c’est bien gentil de proposer, “pour le plaisir”, des beaux dessins à des trailers, mais faut bien se faire un peu de fric… En dehors de ça qu’est ce qui t’a motivé à un sortir une version livre? Raconte nous un peu cette aventure…
L’envie de faire des livres! J’aime l’idée de faire des livres. DBDB était l’occasion de répondre à cette envie dans les meilleurs conditions c’est à dire en autonomie complète. Grâce aux Ululeurs j’ai pu collecter l’argent nécessaire à la création et à une partie de l’impression du livre. La vente du bouquin me permet de penser à un tome 2, à participer à des projets qui me tiennent à coeur et à me dire, quand le doute s’empare de moi, que DBDB n’est pas un vain et que je peux continuer à tenter de vous faire marrer. Le plaisir est ici : pouvoir proposer un livre de qualité, en totale indépendance sans me foutre dans le rouge. Une sorte de slackline sur laquelle je fais l’équilibriste. J’aime ça. Je suis fait pour ça. Dans l’idée hein car physiquement je ne m’hasarderai pas à grimper sur une slackline!


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Soyons direct : A quand un tome 2? Mais surtout as-tu prévu d’aller plus loin avec une BD (sous forme de planches scénarisées)? Faire des dessins uniques pour la version papier?
2015 pour le tome 2 avec un gros événement pour le lancement. C’est ça dont j’ai envie. Il faut de la matière pour faire un livre de qualité. J’en suis à une centaine de dessins actuellement pour le tome 2. J’en veux entre 200 et 250. Ça donne une idée du timing. Pour le reste j’ai plein d’idées, d’envies, de scénarios de one shot ou de séries en BD. Je manque de temps et de visibilité. Mais il faudra bien que j’y réfléchisse sérieusement. J’ai peut-être un truc pour 2014 mais bon… c’est encore trop tôt pour en parler.

Tu échanges avec la jolie Anna Frost (Tu me donneras son tel perso comme prévu hein?!)… Tu cours avec Stéphane Brogniart sur son rocher… Chanceux!
Comment se déroule tes interviews? Comment arrives-tu à les rencontrer?
Je ne les rencontre pas toutes et tous. Ce n’est pas indispensable. Les ITW DBDB se veulent décalés et ce qui compte pour moi c’est de travailler les questions, de creuser l’histoire de celles et ceux qui me font le plaisir de répondre à mes questions. Pour les itw, j’envoie un email à la personne que je souhaiterais interviewer. Jusqu’à présent tout le monde à accepter et je les en remercie.
En général, je passe pas mal de temps à fouiller les autres itw, les bio, le web, les villes où ils habitent. Je me fais un gros dossier avec plein de trucs dedans que je stabilote puis je pense à des questions/dessins en essayant de ne pas trop me soucier du palmarès sportif que tout le monde connaît. Une fois qu’il m’ont renvoyé leurs réponses, je fouille tout cela et commence la réalisation de dessins. Finalement c’est assez dynamique et spontané comme itw et j’aime ça.

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Des projets pour DBDB? Des nouveautés? Une série animée? Un film avec Spielberg? Une version Marc Dorcel? Ca restera entre nous, personne ne t’écoute!
J’ai quelques idées mais pas de certitudes. Au fond j’aime ça. J’aimerais bien faire construire un building DBDB comme celui de Bruce Wayne sauf que ce serait celui de René Charles. Au sous-sol le lab avec un mec passionné qui passerait ses journées à inventer du matos. Au rez de chaussée le resto/ravito avec différentes ambiances (Vegan, Paléo, bar du commerce…). Ensuite plusieurs étages avec des reconstitutions naturelles d’endroits où j’aime aller courir . Une rédaction sur un plateau entier où l’on travaillerait en five fingers et on mettrait son mug de café dans le porte-bidon… Au dernier étage mon bureau-atelier avec vue sur Paris (ou Saint-Dié-des-Vosges, je ne suis pas décidé)
Je vais lancer un Ulule prochainement pour financer la construction.
Sinon quelques autres petits trucs se construisent dans le creux de ma tête: des nouveaux t-shirts avec plus de couleurs, des projets avec Sylvain Bazin et des collaborations avec le gardien et Alabama Production, des ITW sympas à venir et des surprises car c’est ça qui me motive aussi avec DBDB.
J’ai envie également de faire des collaborations, des sortes de one-shot événementiels avec des organisations, voir des marques mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour.

Avant qu’il ne commence son nouveau chemin vers Compostelle en courant, tu as participé au livre de notre pèlerin et non moins spirituel (et barbu) ultra-ultra trailer Sylvain Bazin national… Comment s’est déroulé l’aventure?
Avant de créer DBDB, je passais pas mal de temps sur les blog de coureur  (Je continue de le faire d’ailleurs) Citons pour le plaisir celui de Julien Lantuejoul, de Trail et Cacahuètes, de Le Dav, du Gardien (47minutes à l’époque) et celui de Sylvain. J’étais, et reste, admiratif du personnage et de ce qu’il accomplit loin du tumulte du trail running. Lorsque j’ai commencé DBDB j’ai rapidement publié un dessin sur Compostelle puis il est devenu un personnage récurrent de DBDB. Nous avons échangé par email avant de nous rencontrer de visu sur la 6OOOD autour de quelques bières et des 60 km de montagne. Nous avons alors parlé de livre et d’illustration. Ainsi est né notre collaboration. Depuis nous nous revoyons assez régulièrement et continuons de parler projets.

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Tu as aussi un dessin dans chaque numéro du mag Trails Endurance? As-tu vendu ton âme à d’autres supports?
Quand DBDB a commencé, Trail Endurance m’a rapidement contacté. Comme le siège est à 800m de chez moi, la collaboration a été naturelle. Ils m’envoient un sujet à illustrer, je dis banco et c’est parti. Je suis très libre et c’est ce que je veux. Récemment, j’ai collaboré avec la superbe team de l’Harricana Trail à la création du visuel 2014 que vous devriez voir prochainement sur les réseaux. Par ailleurs, je continue de collaborer avec Alabama Productions sur de la création de visuels d’illustration pour leur documentaire sur l’ami Brogniart, “Un pas après l’autre”. Mais, mise à part Trail Endurance, je n’ai pas de participation sur d’autres supports Print ou numérique, disons que c’est l’exception qui confirme la règle. J’ai d’autres collaborations mais ne peux encore en parler (teasing)

On en rêve, sûrement toi le premier,… Et je vais être d’aucune originalité avec ma question…
As-tu des retours de Kilian Jornet sur tes dessins? Des interactions? Prévois-tu des projets avec lui, un interview? L’as tu déjà rencontré
Kilian, comme d’autres athlètes, est une personne qui inspire. Il est, je pense, la personne la plus présente dans mes dessins et je tiens à lui rendre un bel hommage. Merci Kilian. Parfois mon téléphone bippe non stop et Facebook/twitter s’emballent : Kilian a retweeté ou partagé un dessin. C’est arrivé quelques fois. Il ne prévient pas. Il arrive sans bruit, partage et s’en va dans la montagne 🙂 Je ne l’ai jamais rencontré mais, comme beaucoup, aimerais bien le faire c’est sûr. Ça se fera ou non, je laisse le hasard des sentiers nous faire nous rencontrer ou non. Si c’est en trail running, la rencontre sera brève. Autour d’une bière ou d’un bon plat, on pourrait plus discuter 🙂 Kilian a de beaux projets entre ses courses et Summits of my life; avec une belle équipe. Je pense qu’il n’en a pas besoin d’autres actuellement. Mais s’il veut venir se frotter aux costauds des Monts d’Or sur la Montée du Mont Thou par exemple, il est le bienvenu.

Kilian, version DBDB
Kilian, version DBDB

J’ai besoin d’en savoir encore plus sur toi… Mais comme tu es un petit malin, je sais que tu ne fais pas les choses au hasard… J’ai vu un tweet sur un projet secret… Tu peux nous en parler ou nous donner envie d’en savoir plus?
Il est secret tiens ! Tu dois faire allusion à un tweet posté il y a quelques semaines. Je ne sais pas si j’arriverai à le faire. Cela demande beaucoup de temps et d’énergie… Promis si ça avance tu seras en cc dans le prochain tweet 🙂

A toi de bosser : Je vais bientôt écrire un article sur les Mont D’or, terre de trail et parler d’un reportage exclusif sur la team Mt D’or… Donne nous un teaser, fais nous rêver…
Tu veux parler des « Traileurs de Monts d’Or »? Qu’est-ce que je fais dans cette équipe de danseuses en short? Et bien je trime tiens! Serre-file. La TMO c’est un groupe de potes avant tout. C’est banal mais c’est vrai. On se connaît physiquement pour certains, par les réseaux pour d’autres depuis quelques temps et le groupe s’est fait naturellement à l’initiative de Stéphane Vinot. J’aime beaucoup l’ambiance de ce petit groupe de champions qui gardent la tête froide et les mollets bien chauds. Chacun des membres a son caractère, son style, ses points forts et ses points faibles. Quand je cours avec eux, j’ai l’impression d’être un chevaliers de bronze entouré de chevaliers d’Or (j’aime Saint Seya).

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[Comme Matthieu est un grand timide (Hum…) je lui ai demandé d’endosser le costume de son personnage “René-Charles” pour parler de sa passion du trail… Et en connaître un peu plus sur lui]
Bonjour René-Charles. C’est un honneur de rencontrer un illustre personnage de BD? Le Tintin du trail quoi. Tous les deux, on partage notre amour de ce sport et des Mt D’or. J’ai quelques questions rapide pour toi… Pour te connaître un peu plus…

Pourquoi fais-tu du trail? Une envie soudaine d’un jour? Un objectif particulier (si on suit les stats nationales : clope, poids, santé…)? Comment est venue cette passion?
J’adorais ça, fumer des clopes. Mais au boulot j’avais des pauses très brèves et du coup je ne finissais jamais mes clopes. Soit je faisais des steaks, soit je jetais mes clopes à moitié grillées. Comme le prix des cigarettes ne cessait de monter, j’ai du m’organiser. Je n’avais que deux solutions : arrêter de fumer ou fumer mieux.
J’ai décidé de mieux fumer en augmentant mon volume pulmonaire et me suis donc imposé des bonnes séances de footing et de fractionné. C’est ainsi que j’ai commencé la course à pied. Les efforts ont vite payés. Je ne gaspillais plus mes clopes, je fumais « mieux ». Je fumais responsable, plus de gaspillage. Je me suis même payé le luxe de fumer des 100’s lors de mes pauses. Merci la course à pied! Le problème c’est que j’y ai pris goût… Je courais de plus en plus. Même plus le temps de fumer pendant mes pauses. Je préférais à ma cigarette quelques PPG ou autres étirements.
Le running est devenu de plus en plus présent, une vraie drogue. J’ai voulu voir autre chose, quelque chose de plus fort… Je suis tombé dans le trail pour me faire des bon shoot de D+…
Mes potes ont plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme. Ils m’ont dit qu’il fallait que j’arrête de runner à jeûn, que j’allais me bousiller la santé et les genoux. Mais bon je n’y arrive pas mais j’ai réduit mon nombre de km par jour. A peine 10…

2012-06-27

Un moment à nous faire partager? Un souvenir vécu en trail?
Mon meilleur souvenir est également le pire. Mon Ultra Tour du Beaufortain avec Jean-Luc Cadenel en 2013. Non ce n’est pas Jean-Luc le pire, bien au contraire (rires). On s’est motivés l’un et l’autre tout le long du parcours et c’est pour cela que nous avons franchi la ligne. C’était tout et son contraire. J’ai vu le soleil se lever et se coucher dans la montagne en short avec une gourde et quelques barres. Je me suis trouvé culotté. Je me suis trouvé petit et grand, faible et fort, raisonnable et fou, randonneur et coureur, courageux et fiottte… Merci Jean-Luc!

En dehors des ours qui on bouffé tout le ravito (cf couverture du livre DBDB) qu’elles ont été tes meilleures rencontres ?
Il n’y a pas de meilleures mais de belles rencontres. De beaux souvenirs. Je me souviens de Tiranges avec Benjamin du Team Trail Again. On a terminé la course en papotant. Top. Le trail Saint Jacques avec Xavier Moiroud : un beau finish. Sylvain Bazin à la 6000D, au Revard, au Café Bellecour. Julien Lantuejoul, la gardien des Monts d’Or dont les explorations nocturnes appareil photo à la main me fascinent. Régis, avec qui je partage amour et humour du trail. Ma belle sortie Vosgienne avec Stéphane Brogniart et la rencontre très conviviale avec la team du film « Un pas après l’autre ». Jacques Guido qui s’investit corps et âme pour le club Saône Mont d’Or Nature et sa course La Nuit des Cabornes. Tous les gars du TMO : David, Richard, Jean-Paul, Laurent, Stéphane, Greg, Benoit, Jean-Marc avec qui je passe de belles et sportives sorties.
Et puis, il y a Yoann (Stuck): une bien belle rencontre au Parc de la tête d’Or suivi d’un footing où je discutais en streaming. Depuis on ne se quitte plus; on parle chiffons compressifs tout en gambadant dans la ville tôt le matin. Sur le web, il y a aussi de belles rencontres : Julien et Flo Jorro dont la bonne humeur permanente me fait un bien fou, Anna (Frost) et Emilie (Lecomte) pour les ITW DBDB. Et puis Andy Symonds. J’attends avec impatience son retour et serai très heureux de le rencontrer. C’est un grand champion avec beaucoup de recul et d’humour sur sa discipline (allez voir ses dessins sur son blog) Comme Anna cette année, il y a fort à parier qu’Andy va nous faire un grand come-back. Bref, et j’en oublie c’est sûr dans ce sport.

Parlons bien, parlons du nerf de la geurre en trail, parlons bouffe, parlons ravito : Tu es plutot TUC, fruits secs et eau sucrée  – Bière, saucisson et cacahuètes – Ou HydroMax, Power Bar et Gel Over Blast ?
En général c’est un verre d’eau gazeuse, orange, TUC, tartelette à la fraise. Je suis plus liquide que solide sur les ravitos en fait. Remarque après la course aussi. Pas de gels avec des mots américains dessus, je n’aime pas. Quand j’ai le temps je me fais des fameuses Floppet’s créées par mon pote Julien Jorro et sa femme Flo. Sylvain Bazin prend des haribos pendant ses courses. Du coup une fois j’avais pris des crocodiles et des dragibus. pendant une course. Pas mal, mais tu perds du temps à choisir ta couleur préférée. Mon ravit préféré reste celui où les traileurs disent bonjour aux bénévoles, sourient, ne poussent pas, ne jettent pas tout par terre et ne rote pas comme des gorets en quittant le ravito. De l’élégance dans l’effort finalement. Amis traileurs, soyez élégants.

2013-09-16

Tu dois faire un trail sauvage en autonomie et seul. Genre traversée du Tibet mais à la Anton Krupicka en mode minimaliste. Parle nous matos mais aussi de ce que tu emporterais dans ton sac pour te faire tenir pendant ces moments de [divine] solitude...
J’aime mon sac Oxitis que je trimballe sur la plupart de mes trails. Il y deux compartiments : un pour la poche à eau, l’autre plus cocoon pour le reste. Il y a plein de petites poches et j’adore ça. Je mets dans mon sac : un dessin ou une photo de mes enfants, de l’argent liquide car les bars dans les endroits reculés ne prennent pas la CB et il n’y a pas de DAB. Couverture de survie, couteau et briquet (je regarde beaucoup Bear Grylls) Mon portable avec une playlist de fou que je n’écouterai jamais. Un stylo bic noir, du typex et mon moleskine. Et mon buff Saintélyon 2010 au fond du sac. Toujours. Avec ça je peux aller à Givors à pied par l’autoroute et à contre-sens. Je me sens prêt. Une clope aussi si jamais j’avais envie de me remettre à fumer en arrivant en haut du Mont Blanc. La vue doit être superbe et la pause intense.

Est-ce que le René-Charles a un secret de winner? Une petite astuce de traileur?
Pas vraiment de secret. Je marche pas mal au mental, à l’auto-flagélation. Ce n’est pas très zen mais jusqu’à présent ça m’a permis de franchir toutes les lignes d’arrivées. Je mentalise beaucoup ce que je vais faire une fois la course terminée. Je fonctionne à la récompense. Je sais que tout cela est assez précaire et ne m’aurait jamais amené au sommet de la discipline mais à mon niveau cela me convient. J’aimerais toutefois moins me mettre de pression. Mais je crois que je suis fait ainsi. Je marche à la pression. Je cours à la pression.

Avoue, tu as bien un petit fantasme caché pour une traileuse ou un trailer? Je ne parle pas de Yoann Stuck, ça serait trop facile…
Un fantasme? Non ça va merci 🙂 Plutôt des envies de rencontres et de collaborations avec certain(e)s traileur/traileuse(s) ou juste de faire un bout de sentier ensemble. Mais j’ai besoin que cela se fasse naturellement pour l’un et l’autre sans obligations. Bon c’est vrai que j’aimerais bien voir le Stuck et le Brogniart se manger ensemble la ligne de partage des Communes, passer quelques jours à courir avec Sylvain sur les chemins du Monde, faire un run avec Rickey Gates aux US, le (trail du) Ventoux avec Yoann et Andy, la before de la Transvulcania où tu trottines à 16km/h avec Anna, Emilie, Kilian, Timothy et tous les autres, vivre la terrible Zegama sous les applaudissements de la foule, gagner la SaintéLyon… J’aimerais aussi avoir le niveau et le cran de m’inscrire et de me lancer sur des trucs qui me dépassent (comme beaucoup d’entre nous) : Le Tor, L’échappée Belle, Le MDS (Marathon des Sables), Le Grand Raid (de la Réunion), L’UTMB et le cross de Servillanges… En fait il y a beaucoup de choses que j’ai envie de vivre ou de personnes que j’ai envie de rencontrer comme ça au détour d’une remise de dossard. Ça tombe bien j’ai envie de continuer un peu l’aventure Trail 🙂

2013-06-05

 

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