10ème édition de cette course, le marathon du Beaujolais avait été annoncé comme exceptionnel cette année. Augmentation raisonnée du nombre de participants, changement des parcours, passage par la Rue Nationale au dernier kilomètre, un concours de déguisements toujours plus délirant… A cela, on peut ajouter une météo idéale avec du soleil et 18-20 degrés ; de quoi peaufiner le bronzage. Tous les ingrédients étaient réunis pour passer un très bon moment sur les routes du Beaujolais, ma nouvelle terre d’accueil depuis plus d’un an.
Je ne vais pas revenir sur la préparation physique et mon état d’esprit avant cette grande première, il y a déjà un article pour ça !
Equipement et nutrition
Samedi 22 novembre, jour J, je vérifie rapidement mon équipement soigneusement préparé la veille : tee shirt de compression et tee shirt anti irritation Kalenji, Corsaire Craft , Boxer Gore Running Wear , Chaussette Kalenji, New Balance 880 V3, Sunnto Ambit 2 et sa ceinture cardio et mon sac Quechua.
Avant d’aller plus loin, je vais expliquer le choix du sac. Je voulais pouvoir transporter un peu d’eau et quelques gels et barres pour la course mais surtout avoir mon téléphone avec moi. Ce dernier etait une priorité, ma fiancée étant proche du terme de la grossesse… Je ne voulais pas prendre de risque. J’ai acheté quelques semaines avant le départ, une ceinture d’hydratation Salomon Hydro 45 qui aurait pu me permettre d’éviter le sac. Après test, je me suis rendu compte que mon smartphone rentrait à peine dans la poche… Dommage, cette ceinture est vraiment bien ! Donc je me suis rabattu sur le sac pour pouvoir tout emporter. Avec le recul, je ne reprendrai pas de sac sur mes prochains marathons…
J’ai complété ma panoplie avec quelques produits Go2 (gels Ac+, Tonik’s , barres anti-oxydantes et boisson d’effort CarboMax et pastilles Hydrafizz neutre ). Produits que j’avais déjà eu l’opportunité de tester lors des entraînements. Bref, je suis parti bien équipé.
Le marathon
7h30 direction le parc Expo de Villefranche pour prendre la navette. J’assiste au ballet de bus de coureurs accompagné par les reprises d’une petite fanfare. Je m’installe dans une bus à côté d’un bordelais venu tenter l’expérience du Beaujolais. Nous échangeons tout le long du trajet. Arrivé à Fleurie, on est accueilli par une haie d’honneur de drapeaux et le traditionnel verre de Fleurie (appellation de Beaujolais – voir carte des 12 appellations)
Je rejoins la salle des fêtes pour me changer et patienter une petite heure avant le départ. Je croise Stéphane Diagana au détour des gradins.
Un peu plus tard, je croise Lionel, un membre des BAMS puis Yvan, le coach de Fr Anse qui m’a conseillé et encouragé tout au long de la préparation.
J’en profite pour rejoindre la ligne de départ en trottinant avec lui. Après un échauffement Zumba, un speech du maire de Fleurie et du président des Beaujolais Runners, nous avons le droit à la traditionnelle minute de silence pour tous ceux qui malheureusement sont partis trop tôt… La fin de la minute de silence annonce le départ de la course. Je suis un peu surpris sur le coup…
Placé dans la première moitié du peloton, je passe très rapidement la ligne de départ sous les applaudissements des supporters.
Le parcours débute par une longue descente de plusieurs kilomètres. Porté par la foule j’ai une allure un peu élevée par rapport à celle prévue dans mon plan de bataille.
Le peloton commence à s’étirer au premier faux plat montant. Je réduis mon allure pour éviter de trop me cramer et essayer de trouver mon allure de course. Les premiers kilomètres s’enchaînent bien pour moi. J’ai de bonnes sensations malgré le parcours cabossé.
On arrive au 10eme kilomètre et son fameux ravitaillement dans le caveau. Ça bouchonne devant pour descendre les quelques marches. J’en profite pour récupérer un peu car je viens de me rendre compte que j’ai un peu d’avance (4 minutes si mes souvenirs sont bons) sur mon temps de passage prévu. Pour le moment je suis toujours bien (oui après ça va se compliquer un peu pour moi). Je prends un gel, un verre d’eau et je repars.
Après ce passage festif, je commence à ressentir un peu la solitude de course, l’allure continue de réduire…
Le parcours alterne montées (faux plat) et descentes. Au 15eme, après un bon raidillon dans les vignes m’obligeant à marcher, je retrouve des collègues de boulot qui m’ont fait la surprise de venir m’encourager. Ça fait chaud au cœur! Je profite du ravito quelques mètres après pour échanger quelques mots sur la course. A ce moment-là, je commence à ressentir la fatigue… Je prends à nouveau un gel pour tenter de me donner un coup de jus. Il a un peu de mal à passer. C’est mauvais signe…
Je passe sous l’arche du semi en 2h23, je sais qu’à ce moment-là que mon objectif temps est définitivement hors de portée. Moralement c’est dur ! En plus je refais une tentative pour m’alimenter avec une barre mais rien ne passe. Je mastique avec difficulté mais je n’arrive pas à avaler… Je ne peux que prendre des verres d’eau pour m’hydrater à chaque ravito.
Au 23, gros coup derrière les oreilles. Je n’arrive plus à avancer. J’alterne entre marche et footing lent jusqu’au 26 km. Il me faudra un peu moins de 40 minutes pour faire ces quelques kilomètres, autant dire que j’ai craqué complètement. Au 25km, j’ai écrit un sms à ma chérie “25 km, je souffre à mort.3h de course”. Heureusement qu’elle m’a envoyé un message pour me dire de ne pas lâcher car dans ma tête je me voyais déjà rendre mon dossard à Arnas (Point vers le 30ème).
En dépassant un “flash gordon” en train de vomir ses tripes le long de la route, je sens un bras qui m’agrippe. Je me retourne surpris : je lis la souffrance dans les yeux du Thibault qui me dit allez compagnon de galère, on s’accroche”. Heureusement qu’il a été là. Ça m’a filé un coup de booster pour repartir. On échange sur la course, nos sensations. Lui commence à être crampé de partout, il n’a plus de jus. A ce moment-là on décide de finir ensemble.
On retrouve les coureurs du semi au 27 ème kilomètre, ça fait du bien. J’en profite pour encourager les coureurs qui nous dépassent en leur disant qu’il ne faut rien lâcher, il ne leur reste qu’une quinzaine de bornes !
Au 28ème et des poussières, je retrouve mes collèges de boulot pour la seconde fois qui sont venu constater mon état de dégradation.
Je poursuis la course avec mon compagnon d’infortune, on s’encourage mutuellement pour ne pas lâcher. On arrive à Arnas après un faux plat montant où le départ du 12km est sur le point d’être donné. Gros bain de foule ! Ils sont tous admiratifs en nous voyant passer avec le dossard rose du marathon.
D’ailleurs durant le parcours conjoint (à partir du 27ème) un paquet de coureurs du semi se sont retournés pour nous encourager en glissant un petit mot “lâchez pas les gars, vous avez fait le plus dur”, “respect les gars”, “accrochez-vous”. Ça fait vraiment plaisir de voir toutes ces petites marques d’attention. C’est à ce moment que je prends la mesure de ce qu’est un marathon et l’image que dégage cette distance.
Nous continuons notre périple avant d’attaquer les deux “bosses” entre le 33 et 36. Je commence à avoir les quadri tétanisés. Je marche et je m’étire régulièrement. Les spectateurs sont en nombre pour nous pousser et ont toujours le petit mot pour les marathoniens. A ce moment-là, un grand nombre de coureurs du semi sont également en panne sèche. On continue la grimpette en se tirant avec Thibault.
Un peu avant le 37, je retrouve David, le lièvre d’un ami sur le semi qui a quelques soucis. Thibault file devant, je le suis de loin. J’échange avec David qui se propose d’être mon lièvre pour la fin de course.
On redescend sur Villefranche, on enchaîne bien malgré les crampes. Je récupère Thibault dans la descente et je lui dis de s’accrocher. C’est dur !
Je sens que je touche au but, j’essaie de maintenir une allure constante malgré les crampes. J’enchaîne les derniers kilomètres en serrant les dents. On arrive au km 41, c’est le bain de foule avec le passage par la rue nationale. Je donne tout ce qu’il me reste pour faire bonne impression. Je vois mes parents venus m’encourager !
Dernière ligne droite, je vois cette fameuse ligne d’arrivée. Je suis heureux et ému. Mon pote, William qui s’alignait sur son premier semi (terminé en 2h03 – respect champion) m’encourage sur ces derniers mètres. Je passe la ligne. 5h28. J’ai couru mon premier marathon…
Un grand Merci à ma chérie, mes parents, mes amis, les twittos, les coureurs anonymes, les supporteurs de tous bords pour vos encouragements ! C’était vraiment dur mais tout simplement génial !
Merci également aux nombreux bénévoles et aux organisateurs de cette course ! C’était top !
A l’année prochaine !
Bravo à toi, terminer un marathon, wahou ! Impressionnant !
J’imagine l’émotion que tu as du ressentir en voyant que tes proches étaient venus te voir ! Ca fait toujours un bien fou ces trucs là 🙂
Bravo encore 😉
Félicitations!!
J’ai revis le mien (1er marathon)!
Tu as aligné 42,2km d’un coup!!! Tu fais parti des champions!!!
J’espère que malgré la douleur et les difficultés, tu y auras pris goûts!
Bonne récupération, ne redescends pas encore sur terre, profites-en!!!
J’ai pris beaucoup de plaisir malgré les nombreuses difficultés sur la course. J’espère bien remettre un dossard sur cette distance rapidement.
A bientôt
Bravo ! Pour moi cette année second marathon, et seconde participation à l’édition du Beaujolais en 4H42.
Mais ton article me ramène comme toi à mon tout premier marathon, Beaujolais 2011 : 5H22, quasiment le même temps que toi … que de souvenirs !
Félicitations
Merci pour tes encouragements. En lisant ton commentaire, je vois que j’ai une belle marge de progression pour la suite 🙂
A bientôt sur les routes du Beaujolais
Félicitations!! Finisher d’un marathon, c’est la classe!!!
Et puis même si tu dis que ça été dur, tu souris sur toutes les photos. ..donc t’as aimé ça 😉
Encore bravo
Toujours le sourire même dans la difficulté !
Merci pour tes encouragements