Après avoir accompli mon premier challenge, les 10km du RunInLyon en moins d’une heure, je me suis lancé un nouveau défi qui devait être à la base plus raisonnable pour moi, les 12km du marathon du beaujolais.

Le marathon du beaujolais est une course qui devient de plus appréciée dans la région lyonnaise, une course festive où le déguisement est de rigueur pour se fondre dans la masse (voir le diapo en bas de l’article). Cette course annonce également l’arrivée du beaujolais nouveau, événement prisé dans le coin. Bref, au programme : running, déguisement, fanfare et vinasse…

Au départ j’avais prévu de m’aligner sur le 12 km en équipe. La constitution d’une équipe permet de concourir pour le challenge de la meilleure team avec comme critère de notation à répartition égale le déguisement et le classement. J’ai laissé la course s’approcher en gardant l’entrainement que j’avais pour le 10km de Lyon, en mode cool.
Puis un appel vint troubler mon esprit. Un membre de l’équipe m’annonce qu’il n’y a plus de place sur le 12km. Je lui réponds ” c’est pas grave, on part pour le semi. C’est juste 9km de plus…” Grossière erreur !
Une partie de moi est toute excitée par ce nouveau défi alors que l’autre met en doute mes capacités…

Lors de mes entraînements, je me programme quelques séances tests autour de 16-17 km sur j’effectue sans problème. La partie de moi qui doutait de mes capacités se rassure. Grossière erreur !
Le jour de la course approche et l’idée de me déguiser m’échappe totalement, je préfère garder toutes les chances de mon côté.

Le jour J

Après un repas léger sur les coups de 10h (un peu trop léger je pense) et quelques blagues douteuses pour masquer notre stress, on se rend sur la ligne de départ.
C’est déjà la fête, le beaujolais coule avant même le coup de pistolet annonçant le départ. On croise des légionnaires romains, des Schtroumpfs et d’autres individus déguisés. Le ton est donné !

Le coup de pistolet annonçant le départ retenti, il faut y aller !

J’entame les 3er kilomètres au milieu de la foule. Peu après les choses sérieuses commencent, une belle cote serpentant à travers les vignes. Je franchi ce premier obstacle avec un peu de difficulté. J’ai eu l’habitude de courir uniquement sur du plat… Mes compagnons de route sont partis devant, je suis seul.
Je franchi les 7 kilomètres, je commence à avoir des frissons aux jambes (généralement c’est mauvais signe chez moi). Je me sens vide, sans aucune énergie. J’alterne course et marche pour essayer de récupérer. Je prends un gel magique et une barre de céréale.
Au 10km, j’essaie de faire bonne figure car on passe devant les participants du 12 km qui attendent le départ. L’ambiance et les encouragements me remettent du baume au cœur. Je continu mais je me sens diminué physiquement. Au 12ème kil je commence à sentir venir des crampes malgré mes arrêts à tous les stands pour prendre le temps de m’hydrater.

Je me retrouve seul avec moi-même, mon ego au fond des chaussettes. Je franchi toutes les difficultés à l’allure d’un escargot sous calmant. Je résiste grâce aux encouragements des spectateurs et des enfants qui roulent à vélo à côté de moi. C’est vraiment sympa. On me propose également de m’arrêter prendre un plat de pâte et un verre de vin pour me rebooster. Je franchi le 16eme kil avant de te basculer sur villefranche en ayant à l’esprit :

Tu dois franchir cette put*** de ligne d’arrivée!.

Dans des moments comme celui-ci, on se retrouve seul, on fait le point sur sa petite personne, on relativise sur sa “petite” condition. Dans la descente je retrouve des rescapés en difficulté, on se motivent ensemble pour finir. On passe le panneau villefranche et je pense déjà à la délivrance, que nenni, il reste bien 2,5 km avant de passer la ligne. J’ai la sensation que mon calvaire ne va jamais finir.
Il me reste 500m à effectuer et un virage à passer avec toute la foule qui encourage les “survivors”. Je serre les dents, je ne vois même pas les personnes venues me soutenir. Je passe devant eux en mode zombie. Je ne pense qu’à la ligne !
Je passe la ligne après 2h28 de course dont 1h avec des crampes en serrant les dents. Je n’arrive pas à tenir la bouteille de vin que l’on me tend à l’arrivée tellement je suis faible.

En conclusion, le marathon du beaujolais c’est des stands de vin tous les deux kilomètres, des spectateurs magiques, des déguisements de folie, un ambiance de dingue !

Plusieurs enseignements à tirer :

– Ne pas prendre à la légère cette distance.

– S’entraîner pour cette distance

– Faire attention au dénivelé des courses (180 +/180 -) ..

– Signer pour la prochaine édition !